bien loin des navires habités par les chants de marins,
ces mêmes chants résonnent aujourd’hui,
dans les champs ou entre les pierres du hameau.

une vingtaine de voix s’élèvent dans la campagne,
scandent le rythme du travail,
fêtent dans l’Ardèche, le repos.
le long de la calade
les chants courent

les corps les uns à côté des autres
les voix s’additionnent

avec les seaux pleins de sable
descendent les chants de marins
le long de la falaise
bien loin de l’océan, pourtant

entre nous deux,
un silence
des regards échangés à la volée
entre deux seaux



























l'allée des cyprès
je l'ai toujours adoré

j'ai toujours aimé venir te voir
ici,
en passant entre les hauts cyprès
qui ne fanent jamais

c'est beau,
d'avoir dans un cimetière,
des arbres dont les feuilles ne sont jamais mortes
QUE
F
A
I
R
E
DU
C L O U
?
je me rappelle de tous les sons
les cris des enfants
les femmes qui discutent en préparant le couscous dans la cuisine
les rares voitures qui passent sur la route en contre bas
un homme et son fils qui travaillent à la construction de leur maison
le vent
les amis au téléphone
les enfants qui dévalent la pente du petit hameau sur leurs vélos
les chiens et les moutons qui se promènent
le thé versé dans de petits verres
les discussions en berbere, accompagné de thé et de noix

les corps qui s’additionnent
qui se lient
en quinconce surtout
pour créer cette chaîne

j’ai appris
à acheminer le sable
en bas de la callade
à la force du collectif
soixante corps
cent-vingt bras
qui s’échangent des sceaux
pleins vers le bas, vides vers le haut
pleins, vides, pleins, vides

parfois ça coince
zoubzoub, ça repart
en tgv